"A juste titre Paul VI, dans son discours du 21 novembre 1964 (celui dans lequel il proclama Marie « Mère de l'Église »), dit qu'avec la promulgation de Lumen gentium avait été « accomplie l'oeuvre du Concile Oecuménique Vatican I."
"Donc, le problème n'était pas de définir la doctrine (puisque déjà définie), mais de trouver une nouvelle manière de la présenter. Objectif plus que légitime pour l'Église, qui n'a pas seulement le devoir de définir et garder la vérité, mais aussi celui de la répandre.
Mais on pourrait objecter encore une fois, en employant les paroles mêmes du Pontife : Pour cela, fallait-il un Concile ? Ne réalisait-on pas que, s'agissant non pas de questions doctrinales, mais seulement de stratégies pastorales, on courait le risque de faire un effort immense, destiné à être très vite dépassé par le cours des évènements ? Ne se rendait-on pas compte qu'en faisant ainsi, on donnait à ce Concile un caractère résolument contingent, lié au caractère transitoire de ce moment historique ? Personne ne peut ignorer que le monde d'aujourd'hui est totalement différent de celui d'il y a quarante ans. Pouvons-nous considérer comme encore actuel dans le monde d'aujourd'hui, marqué par le désenchantement, sinon le pessimisme et par le désespoir, la Constitution Gaudium et spes, avec son optimisme naïf ?"
"Nous ne pouvons pas absolutiser Vatican II. Et au contraire, c'est exactement ce qui s'est passé : ce qu'il avait voulu être, et avait effectivement été, un Concile pastoral (et donc avec toutes les limites que cela comportait), à un certain point est devenu plus contraignant qu'un Concile dogmatique. On pouvait mettre en discussion tous les dogmes de la foi catholique, mais gare à mettre Vatican II en discussion. Un exemple de cette absurdité : la réconciliation avec les lefebvristes à ce jour, est subordonnée à une acceptation inconditionnelle du Concile. Mais ne se rend-on pas compte de l'absurdité ? Dans le dialogue œcuménique, on s'efforce justement de déterminer l'essentiel sur lequel nous pouvons tous nous retrouver d'accord (in necessariis unitas), négligeant les diversités accidentelles (in dubiis libertas) ; à l'intérieur de l'Église catholique ce qui nous unit ne serait plus la même foi, mais l'acceptation d'un Concile qui s'était lui-même défini comme pastoral!"
"Par conséquent, pour autant qu'il soit légitime de discuter sur le Concile, nous devons admettre que, si on veut trouver un point d'équilibre entre les différentes "âmes" de l'Église, on ne le trouvera probablement que dans la lettre du Concile lui-même, fruit des efforts des pères conciliaires, de la sage médiation de Paul VI et, surtout, de l'assistance de l'Esprit Saint."
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